En janvier 2010, j’écrivais un article où je me questionnais sur la panoplie d’outils disponible pour créer des wireframes (voir Produire des wireframes : des outils à profusion). Depuis, j’ai eu la chance d’utiliser un de ces logiciels de manière intensive. Pour un mandat avec l’équipe Web de l’ONF et pour un autre dans le domaine de l’assurance automobile avec Axa, j’ai pu mettre Axure RP Pro à l’épreuve. L’occasion était belle, car la nature de ces deux projets cadrait parfaitement avec ce que je considère comme étant la force majeure de ce logiciel: la création de prototypes interactifs sans avoir à écrire une seule ligne de code.
Dans des projets antérieurs avec l’ONF et d’autres clients, la création d’un prototype me semblait moins nécessaire. Par exemple, lorsqu’il faut établir une stratégie liée aux contenus et à leur présentation (refonte d’une page d’accueil, design d’une page de renvoi ou landing page), un logiciel axé sur les éléments graphiques et le positionnement comme Visio est plus approprié, car on est en mode « design de l’information » plutôt qu’en mode « design de l’interaction ».
Par contre, lorsque le projet implique la conception d’une suite d’interactions et surtout d’un objectif très clair de conversion (séquence d’achat, inscription à un service, sondage, questionnaire de qualification, etc.), Axure gagne haut la main. Ses deux composantes principales, les workflows et les wireframes, se combinent merveilleusement pour assurer une conception très rapide. Mais toute la différence provient de la facilité de créer des prototypes très complets.
La force du prototype: communiquer et convaincre avec un langage universel
Créer rapidement un prototype pour un produit en émergence (nouveau service, nouveau concept, etc.) devient de plus en plus essentiel pour communiquer efficacement. Les équipes Web à qui on doit montrer nos livrables sont de plus en plus composées d’intervenants provenant de toutes les sphères d’une entreprise ou d’un organisme (technos, marketing, communications, stratèges d’affaires, analystes de métriques d’affaires et métriques web, et j’en passe). Un prototype permet de passer directement dans un mode de communication que tout le monde comprend. Interpréter un wireframe annoté, dont l’interaction se déroule sur plusieurs pages et dont le déroulement doit être en partie imaginé par le lecteur, peut mener à des erreurs de compréhension qui peuvent être fatales, ou à tout le moins fâcheuses. Un prototype cliquable, comportant plusieurs cas d’usage (use cases) comme le permet Axure, permet de concentrer l’attention du groupe sur l’objet en question, et non pas sur la représentation de cet objet. Le prototype peut être vu comme une sorte de langage universel, qui va droit au but et qui ne nécessite que très peu de décodage de la part de ceux qui doivent en évaluer la pertinence.
Un prototype ne suffit pas pour documenter un concept
À l’inverse, un prototype ne suffit pas pour communiquer avec un groupe d’intervenants précis : ceux et celles qui devront développer et intégrer votre application web, aussi géniale soit-elle. Il faut tout documenter et c’est là que l’utilisation d’un logiciel comme Axure peut devenir un peu plus problématique. Pour chacun des éléments que vous avez créé dans votre très riche prototype, il vous faudra idéalement 1) le nommer 2) y associer un libellé 3) un type d’interaction 4) des notes ou commentaires. Dans le cas d’un prototype relativement simple, comme une séquence transactionnelle pour un achat, il peut y avoir des centaines d’éléments distincts qu’il faut nommer, commenter. Il faut tenir compte du temps requis pour effectuer ce travail essentiel. Heureusement, Axure nous facilite la tâche, car il permet de créer des formats de documentation sur mesure.
Rétroliens/Pings